Un mauvais point pour la Belgique! Alors le vol dans les magasins a tendance à diminuer en Europe, il augmente en Belgique. Et c’est un constat que fait quasiment chaque année le baromètre global du vol commanditée par Checkpoint. En Belgique, la “démarque inconnue”, c’est-à-dire le vol représente en moyenne 1,19 % du chiffre d’affaires alors que la moyenne européenne est à 1,05 %.
Commençons par le factuel: de quel vol parle-t-on et peut-on le chiffrer ? Il y a quatre type de vols: le vol à l’étalage, celui des clients indélicats soit 48 % du total, le vol du personnel pour 29 %, la fraude des fournisseurs qui compte pour 10 %, un chiffre souvent sous-estimé par les commerçants et enfin les erreurs administratives soit 13 %. Dans l’ordre pour l’Europe, les articles les plus volés sont les accessoires de mode, les chaussures, la lingerie, les lunettes de soleil et les sacs à main. Mais on vole également des aliments, par exemple de la viande chère ou du poisson. Les commerces les plus visés sont les drogueries, les bijoutiers et les grands magasins.
Près de 1 milliard
Des chiffres calculés sur base d’un échantillon représentatifs de toutes les tailles de magasins. Quant à la perte globale en Belgique , elle est estimée par l’enquête à 927 millions d’euros en 2014. Les commentaires de Dominique Reumers de Checkpoint : “On constate malheureusement qu’il y a une croissance des vols dans le commerce de détail en Belgique et c’est une tendance qui revient presque chaque année. Il y a plusieurs explications mais une des raisons principales c’est la crise économique et aussi au fait qu’il y a une croissance de la criminalité organisée avec des bandes étrangères. Elles sont de plus en plus inventives et créatives pour contourner les systèmes antivols”. Précision utile: cette étude a été réalisé par un bureau indépendant et financée par Checkpoint. Cette entreprise vend des systèmes de protection, elle est donc un peu juge et partie.
Prévenir plus que guérir
Que font les commerçants pour se protéger? Ils s’assurent évidemment mais la prévention reste toujours préférable. Donc ils investissent dans leurs magasins. Prenons un exemple, celui de la chaîne Media Markt, 22 magasins en Belgique, toutes des grandes surfaces. Yannick Bauwens est responsable de la sécurité. Il estime que le vol pose un vrai problème à son entreprise : “Nos marges bénéficiaires sont sous pression dans un marché qui est difficile, donc un petit écart dans différents inventaires a immédiatement un impact sur notre rentabilité”.
Media Markt ne chiffre pas officiellement la perte due au vol, mais sachant que le chiffre annuel d’affaires en Belgique tourne aux environs des 800 millions d’euros et que le vol est un peu inférieur à 1 % pour cette chaîne, on peut l’estimer aux alentours des 7 millions d’euros.
Des investissements coûteux
Comme dans les autres enseignes, il y a tout un attirail de mesures de protection que la chaîne essaie de rendre les moins contraignantes possibles pour les clients. Les investissements en sécurité sont stables d’un an sur l’autre et si la chaîne parvient quand même à réduire les vols, c’est en utilisant mieux ses ressources internes.
N’empêche que tout cela coûte cher. Est-ce rentable en fin de compte? La réponse de Yannick Bauwens: “Oui dans le sens où surtout le voleur occasionnel n’a pas la possibilité de subtiliser des produits. Cependant pour le voleur professionnel, nous avons besoin aussi des agents de gardiennage, des systèmes de caméras et de la vigilance de notre personnel que nous formons pour cela”.
Un dernier détail, qui n’en est pas un, le vol en magasins coûterait indirectement 266 euros par an à chaque famille belge. Car d’une manière ou d’une autre, c’est souvent le client qui paie l’addition!
Source: http://www.rtbf.be/info/economie/detail_il-y-a-de-plus-en-plus-de-vols-dans-les-magasins-de-detail-en-belgique?id=9127370&utm_source=rtbfinfo&utm_campaign=social_share&utm_medium=fb_share