L’ivresse est une infraction qui ne se mesure pas avec un éthylomètre de manière subjective. Le verbalisant doit remplir un questionnaire pré-établi demandant si vous bavez, si vous vomissez, si vos vêtements sont en ordre, si vous titubez, si vous avez besoin de vous appuyer pour tenir debout, si vous avez une bonne orientation dans le temps et l’espace… Ainsi, si vous dites qu’il est 18 heures alors qu’il est minuit, c’est peut être un signe que vous êtes ivre.
FACTURE SALÉE
Si l’ivresse est reconnue par le tribunal, en plus de votre état d’alcoolémie, vous serez lourdement condamné: déchéance du permis (400 euros pour le récupérer) et obligation de repasser un examen médical et psychologique dans le but de s’assurer que vous êtes aptes à la conduite d’un véhicule. Et surtout, votre assurance se retournera contre vous pour le remboursement des dégâts. S’il y a des blessés, la facture peut être très salée. L’assurance pourra vous réclamer jusqu’à 30 986 euros (c’est plafonné)!
« S’il est quasi impossible de contester les résultats d’un éthylotest et donc l’alcoolémie, il es plus aisé de contester l’ivresse » indique Madame Isabelle Péchard, avocate liégeoise spécialiste du roulage. « Car cette infraction est très subjective. Il arrive d’ailleurs que les constats du médecin et du policier ne concordent pas. On voit aussi des choses étranges? Je viens d’obtenir l’acquittement, pour ivresse, d’un automobiliste. Certes, il était en état d’imprégnation alcoolique (1,51 g/l) mais l’ivresse s’appuyait sur le constat du policier qui avait noté que mon client était d’apparence assoupie, qu’il parlait lentement et qu’il avait une orientation « moyenne » dans l’espace et le temps. Or ce monsieur, était blessé et a été vu couché sur une civière! Le tribunal a mis tout cela sur le compte de son état de choc et de ses blessures, ce n’était pas l’ivresse. »
Source: SudPresse – 10/12/2015 p17